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Projet permaculture

La Ruche a débuté en 2018 un projet de permaculture destiné aux élèves du centre.
Celui-ci connait un vrai succès auprès des jeunes jardiniers en herbe.

Cliquer ici pour voir le document complet.

 

Quand recyclage et jardinage font bon ménage !

 

  1. La genèse du projet
Du choc des idées jaillit la lumière !  C'est lors d'un échange durant une de nos réunions mensuelles avec le personnel que l'idée de lancer un jardin permaculture à La Ruche a été retenue.  Avec le feu vert du comité, ce qui initialement fut une discussion entre quelques collègues était devenu un projet phare de notre centre pour 2018.  Ainsi, grâce à l’apport technique, l’expertise et la passion de Mme Martine Veerasamy, animatrice du centre et instigatrice du projet, un mini jardin fut créé dans l’arrière-cour.         

Fait de matériaux de récupération, tels de vieux bacs récupérés dans les environs de Bambous, le jardin compte, à ce jour, deux parties distinctes dans lesquelles sont cultivées des salades et des fines herbes.  D'autres végétaux, comestibles ceux-là aussi, s'y sont invités.

 

  1. De l'importance d'avoir un jardin

En créant ce jardin, nous voulions lui donner trois axes qui s'interpellent mutuellement :

  1. Une dimension ludo-pédagogique pour les enfants ;
  2. Une prise de conscience de la nécessité de revenir vers une culture respectueuse de l'environnement et de la santé ;
  3. Une entrée en matière vers l'autosuffisance alimentaire de nos bénéficiaires (enfants et parents).

 

  1. Dimension ludo-pédagogique
           

Objectif premier du jardin : donner aux enfants un coin qui allie l'apprentissage des rudiments de l'agriculture et le plaisir de jardiner.

De fait, les enfants se font une réelle joie d'aller dans le jardin pour faire des semis, pour arroser les plantes ou pour garnir las bacs de déchets organiques.  Etant les premiers acteurs dans le jardin, les enfants y participent joyeusement en l’agrémentant de fines herbes et de salades.

L'arrière-cour de La Ruche est donc devenue un lieu de découverte et d'expérimentation.  Le temps qui y est passé est une occasion d'apprendre la patience en laissant la nature suivre son cour une fois les graines mises en terre et/ou les plants transplantés dans les bacs.  

 

Quand ils apprennent qu'ils ont jardinage en arrivant à La Ruche, ils expriment leur contentement par des "yes" !  Et si, d'aventure, on a eu à réorganiser le programme, ceux qui passent de jardin à une autre activité sont trahis par leur mine boudeuse et leur réaction :  "Ayo, nou pa pou fer zardin zordi-la!"

 

  1. Une culture respectueuse de l'environnement et de la santé

Les rendements en permaculture sont bien plus importants qu’en agriculture conventionnelle car le sol est constamment enrichi en matières organiques.  Il n’y a pas non plus d’érosion des sols ni d’appauvrissement en nutriments et minéraux.  Les plantes trouvent tous les éléments dont elles ont besoin puisque la microfaune du sol est beaucoup plus riche.  Elles résistent ainsi mieux aux maladies.  C’est aussi une façon de lutter contre l’uniformité du vivant (ex. perdre des variétés anciennes), les plantes se protégeant entre elles.

A la différence de la culture conventionnelle donc – même si celle-ci est raisonnée – la permaculture ne fait pas appel aux désherbants ou autres insecticides chimiques qui ont un impact négatif sur l'environnement et qui, à la longue, ruinent la santé des consommateurs.  De plus, la décomposition lente et la rétention d’eau permet la culture pour de longues années.

 

  1. Vers l'autosuffisance alimentaire

Nous avons aussi voulu mettre les parents des enfants de La Ruche dans le coup.  A la fin d'une demi-journée d'activités en avril, nous leur avons montré le jardin tout en leur expliquant le bienfait que ce dernier procurait à leur progéniture et l'impact positif qu'une telle culture pouvait avoir sur la santé et l'environnement.

 

Ils ont volontiers déclaré leur intérêt à l'idée que ce petit projet puisse s'agrandir à une échelle plus importante.  Déjà, ils envoient assez régulièrement leurs déchets organiques au centre pour qu'on alimente les deux bacs existants.

 

C’est, sans conteste, une façon de reprendre contact avec la nature tout en faisant un pas vers l’autonomie alimentaire.

 

 

  1. D'un projet à une réalisation : les étapes de la mise sur pied du jardin en bac

Comme dit plus haut, grâce à la connaissance et la détermination de Martine et des enfants, et au soutien de l'ensemble de l'équipe de La Ruche, le jardin a pu voir le jour.  Mais avant d'en arriver là, il a fallu tout un travail de préparation et de mise en œuvre dont l'énumération est faite ci-dessous :

  • Consolider les bacs ;
  • Y déposer des bûches, vieilles et en état de décomposition, en laissant le moins d’espaces possible ;
  • Combler avec de petits morceaux de bois ;
  • Mettre, par succession de couches, des déchets verts :
  • Tonte de pelouse ;
  • Taille de haies fraîches ;
  • Feuilles ;
  • Déchets de cuisine (pour y attirer des vers et des lombrics) ;
  • La couche finale, la terre, une fois le bac rempli, on a :
  • Recouvert la dernière couche avec de la terre ;
  • Fait une grosse butte qui dépasse largement le niveau des planches car la terre se tasse baissant ainsi le niveau ;
  • Complété le niveau, tout en gardant un peu de marge, en ajoutant une couche épaisse, de 20 cm au minimum, de paillage afin d'éviter de mettre la terre à nu.

 

  1. La permaculture en bac a ses avantages

Aujourd'hui, nous pouvons déjà mesurer les avantages de la permaculture en bac.  Ceux-ci sont :

  • Plus de rendement, car il y a une plus grande réserve d’eau et d’éléments nutritifs naturels ;
  • Pas besoin de se baisser pour jardiner, car tout est à bonne hauteur ;
  • Moins de nuisibles qui attaquent les cultures ;
  • Limiter le labour en couvrant le carré tout au long de l’année et en favorisant ainsi la biodiversité du sol ;
  • Les hôtes (ex. vers, insectes, micro-organismes…) ne subissent pas de stress provoqué par le retournement de la terre ;
  • Limiter sa consommation d’eau car il faut peu d’arrosage ;
  • Pas de fatigue, peu d’efforts, peu d’outils, la terre meuble se travaillant sans outils ;
  • Un petit fossé pour mettre sa plante et l’on referme…

 

 

  1. De la viabilité de notre jardin embryonnaire

Le projet initial faisant ses preuves tant dans sa dimension ludo-pédagogique (les enfants participant volontiers et joyeusement aux activités y relatives) que dans sa dimension formative et informative (acquérir les bases et connaissance nécessaires pour une culture respectueuse de l'environnement et de la santé), nous établissons, ici, une ligne d'actions susceptible de nous faire passer du stade embryonnaire à un autre, plus élaboré celui-là.  Ce qui sera, en même temps, un tremplin pour rendre pérenne la fibre éco-responsable de La Ruche.

Passer du bac au sol

Nous envisageons d'avoir un terrain plus spacieux qui nous permettra de passer de la culture en bac à la culture sur terre.  Ceci ne pourra être réalisé sans l'apport et le soutien d’un généreux donateur qui pourra aussi nous accompagner dans la mise en place du projet à une échelle dépassant celle du centre; encore plus, si nous voulons nous ouvrir à la dimension de la communauté de La Valette.

 

Se documenter pour cultiver mieux

Nous croyons dans la nécessité d'être à la page sur les avancées dans le domaine de l'agriculture responsable et respectueuse de notre écosystème.  Aussi, il ne sera pas de trop de se documenter afin de mieux répondre aux impératifs de la permaculture sur sol (ex. reconnaître les insectes croisés, les nommer et connaître leurs rôles dans l'écosystème du jardin).

 

Se documenter est aussi une assurance que la connaissance et le savoir-faire ne se perdent pas quand l'un ou l'autre animateur cesse de travailler à La Ruche.

 

Former de manière plus holistique

Une des limites auxquelles nous avons fait face durant l'implémentation du projet a été la planification et la coordination entre la théorie et la pratique.  Nous mettrons donc en place un système qui tient compte des autres activités de La Ruche (ex. l'atelier d'art pourrait s'essayer à la fabrication de teintures végétales et, dans la foulée, les enfants pourront faire l'expérience de l'oxydation des feuilles/plantes ; créer un herbier par enfant...).

 

Une formation holistique permettra une plus grande synergie entre les différents secteurs d'activités de La Ruche et encouragera l'esprit d'équipe.